Alors que je lisais quelques billets, étais en quête d'informations pour ce blog, en faisant un petit retour sur ce que je faisais il y a un an dans le monde de Second Life, je me suis aperçu que je n'étais plus vraiment un résident, depuis quelques mois déjà, de SL. A force d'écrire et de lire dessus, je n'y vis plus vraiment, je ne participe plus à son développement, à l'intérieur du jeu, à sa vie sociale. N'y voyez aucun regret, c'est juste un constat.

Pourtant, je passe encore de temps en temps sur Second Life. Jeudi dernier, par exemple, je me suis un peu baladé, j'ai regardé quelques sculptures à divers endroits, j'ai aidé une résidente à supprimer quelques primitives, j'ai testé un panneau pour afficher des flux RSS InWorld, j'ai tapé sur une machine à écrire géante et puis je suis allé sur Union Island, pour la journée syndicale. Le blog de SLUnion Island montre que la journée avait bien commencé, s'était bien terminée, et que les syndicalistes avaient (ce sont des syndicalistes) voté une motion sur la situation au Zimbabwe. Mais, pour la partie qui concernait les français, j'étais le seul visiteur. Pour des raisons d'image de marque, l'avatar syndical était un homme mais la personne qui parla se présenta en déclinant une identité civile qui était toute féminine. Il me fut précisé que l'île est ouverte à toute manifestation pro-syndicale.

Comme c'était l'anniversaire de mon fils, je me suis transformé en différents robots, avant d'en trouver un qui me convienne plus. C'est fou ce que cela procure comme sensations. Je ne suis pas Myster Welles, je ne pourrais que mal en parler. Mais, lorsque vous acquérez une nouvelle morphologie, de nouveaux outils, une nouvelle apparence, vous changez. Lorsque votre avatar est différent de votre apparence RL, que vous acceptez d'en changer, de le modifier, vous vous donnez alors la possibilité d'explorer de nouveaux possibles. Vous n'avez pas besoin de prendre du seigle, SL suffit. J'ai repris mon apparence initiale.

Vendredi, j'ai un peu erré, me téléportant de landmark en landmark. J'ai discuté, un peu, aussi, en IM, me suis rendu dans la nouvelle forêt de Brocéliande, avec son originale salle de réunion inspirée du sénat galactique de Coruscant.

Week-end offline (enfin, pas sur SL), c'est mardi que je me suis rezzé à nouveau après la lecture d'un énigmatique billet de Lelvett. Après avoir vu les dessins et être entré dans son groupe, j'ai disparu. Le soir venu, c'est à un vernissage chez Tournicoton que je suis allé. Ambiance de vernissage, champagne à volonté. La question est maintenant de savoir s'il s'agissait d'une exposition de dessins et tableaux ou bien d'une pièce de théâtre où chaque invité tenait un rôle. Et, cette autre question: pour quelle raison exposer sur Second Life plutôt qu'un site web? Mais avez vous déjà partagé la mise en ligne d'un site web comme on peut vernir une exposition?

Mercredi, je me suis rezzé pour lire quelques notecards et dire au revoir à une amie qui quitte Second Life pour quelques mois. J'ai eu un peu l'impression d'être sur le quai d'une gare, ou d'un port. J'ai aussi discuté avec une autre amie qui me parla de l'inconvénient du lag pour les filles: elles ne savent jamais si leurs nouveaux vêtements, textures, skins, sont bien rezzés.

Ce soir, jeudi 8 mai, à 21h30Nice, Moya intervient à l'espace Médias Critique (SLURLtm) pour parler de ses différentes tentatives - qui, personnellement, me semblent de toute façon vouées à l'échec, même si elles permettent de générer une oeuvre -, depuis les années 70, pour devenir une créature plutôt qu'un créateur. Je crains que, à nouveau, la discussion soit très moya-centrée. Pourtant, sur Second Life, avec les possibilités qui nous sont données pour créer notre avatar, c'est bien chacun qui est à la fois créature et créature. Alors, ce slogan de mai 68, qui sera de mise lorsque Moya parlera: «Bannissons les applaudissements, le spectacle est partout» et nous sommes tous des Moya...