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«According to the most recent figures released by Linden Lab, 2% of Second Life residents live in countries where freedom of expression is not allowed, and another 3% reside in countries that permit only a limited degree of free expression.» (publicité pour le freebie Freedom of Expression World Map)


Parler ce 15 mai des Droits de l'Homme, sans être complètement hors-sujet par rapport à Second Life me paraissait compliqué. En effet, à part des attaques contre le droit à la propriété (article 17 de la Déclaration universelle des droits de l'homme), les règles et les spécifications de Second Life ne me semblent pas pouvoir remettre en cause les droits de l'homme.

Cependant, la Déclaration dit, dans son article 4: «Nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude; l'esclavage et la traite des esclaves sont interdits sous toutes leurs formes.» et, dans son article 5: «Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.». Nécessairement, donc, il me semblait important de parler des Goréens.

Attendons nous bien, les Goréens ne sont pas les habitants de l'île de Gorée, cette île d'où partirent de nombreux esclaves pour le «Nouveau Monde», ou plus souvent simplement pour les eaux froides de l'Atlantique, mais des joueurs qui font du RP selon le cycle de Gor.

Certes, c'est pour de faux, c'est un jeu, rien qu'un jeu, c'est juste du fantasme, entre adultes consentants. La lecture du forum de la ville goréenne de Caithris montre bien que la discussion a sa place autour du jeu, même si dans le jeu, des personnages peuvent être privés de parole, que les règles sont discutées, que c'est convivial et que c'est un jeu.

L'idée que Gor est une anti-Terre montre, d'ailleurs, a contrario que l'esclavage et le machisme n'ont pas leur place sur Terre. Et, après tout, dans les jeux de simulation militaire, on ne dit pas que le joueur est son personnage. Certes. Voilà quand même ce que Louisa (personnage en partie RP elle-même?) en dit: «Malgré les effets de manche, malgré le style, malgré leurs efforts démesurés pour édifier une esthétique, une cathédrale, une forme d’art de la torture, du viol et de la scatologie, ils puent de la gueule.»

Il peut paraître indécent de discuter de viols, de soumissions, qui sont des «jeux» alors qu'il existe des atteintes bien réelles à la dignité en Carbonie. Et, comme plateforme, Second Life peut être utilisée pour promouvoir les droits humains. C'est ainsi que l'ACLU (Union américaine pour les libertés civiles) a installé une réplique du camp militaire de Guantamo, où, en Carbonie, sont encore détenus 275 personnes (source: ouest-france), en dépit du fonctionnement normal de la justice. La région de l'ACLU se nomme, très justement, Progressive Island (SLURL(tm)), et je ne peux que vous inviter à vous y téléporter.

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