Francis Pisani demande s'il faut suivre le bruit ou l'actu et cette question se pose sans doute pour tout blogueur ou lecteur de flux RSS. Je suis (verbe suivre, pas être) le bruit, évidemment.

Les journalistes ne nous apprennent pas grand chose sur Second Life. Alors, il faut écouter les flux RSS, sur les blogs et parfois certains twitters (que Forest vient aussi d'adopter), utiliser divers outils, trucs. Nous sommes plein à faire ainsi. Certains partagent, d'autres non. Je ne remercierai jamais assez tout ceux que je lis et lie. C'est vous qui faites le web que nous connaissons. Merci à ceux qui postent des liens, commentent, écrivent. Et, à ceux qui lisent juste, silencieux, qu'attendez vous? Vous avez une expérience et des connaissances uniques. Vous savez qu'il est difficile de trouver des infos pertinentes alors pourquoi ne pas partager?

Mais, après plus d'un an de blogging sur Second Life, je ne participe plus au buzz. C'est absurde de courir après le buzz pour une raison simple: le flux original ira toujours plus vite que le mien... et ceux qui cherchent le buzz savent mieux que moi trouver les bons flux. Pourquoi courir? Quelle information pourrait être importante, à la minute, pour un résident, hors celles qu'on trouve déjà sur la météo de la Grille?

Parmi vous, il y a, je crois, d'après les quelques retours que vous me faîtes, deux catégories principales de lecteurs:
- Ceux qui viennent vérifier qu'ils n'ont rien loupé. Ceux là, ceux qui sont intéressés par l'info en temps réel, ont déjà bien souvent les infos.
- Ceux qui viennent lire de temps à autre, de manière régulière ou régulièrement irrégulière, pour voir où ça en est.

Je ne sais pas si ces deux groupes sont homogènes, quelles sont les divisions. Sans doute qu'on passe parfois de l'un à l'autre groupe. Mais, peu importe, dans les deux cas, pour reprendre les termes de Pisani, c'est plus l'«info de qualité» que les «scories» qui sont recherchées ici, comme partout ailleurs, sans doute. Alors, pour reprendre deux vers de La Fontaine
«Rien ne sert de courir; il faut partir à point :
Le lièvre et la tortue en sont un témoignage.
»

Le bruit n'acquière de sens que lorsqu'il est ordonné, lorsque les sons parasites sont filtrés. J'ai un peu l'impression de faire ça, dans mes revues de flux, remettre un peu d'ordre, essayer de trouver non pas l'info majuscule, mais le mouvement des informations; leur sens quand il y a. J'espère, parfois, y arriver. Mais, je suis égoïste, et c'est surtout pour moi que je le fais, à mon rythme, à celui de mes lectures, en pensant aux lecteurs.

Je ne suis pas journaliste. Si je me shoote au bruit, je n'ai pas à écrire mes trips. Alors, aujourd'hui, c'était un billet avec plus de questionnements que d'informations.

Si, comme dit Pisani, «l’audience (...) a souvent décelé le bruit des feuilles avant eux [les journalistes]», ces feuilles restent belles quand elles tournoient dans le vent ou que, mortes, elles se reposent sur les pavés. Alors, je ne vais pas changer mes habitudes tout de suite, je vais continuer à ne pas publier un billet dès que j'ai une information. J'aime bien poster le matin.






Il y a un an, je faisais dialoguer deux pandorabots.