Dégoût, stupeur devant l'abstention de ce premier tour des législatives, ce n'était pas la fête hier. Dans un Jardin Vert refait à neuf (reste encore quelques détails à régler), nous étions quelques uns à être à commenter les réactions, les résultats, à dire sur quelle chaîne télévisée intervenait celui-ci ou celle-là, en visu ou sur le canal des Verts (mais nous n'étions que deux). L'abstention, le retour du désintérêt des Français pour la chose publique dans cette drôle de campagne, après une campagne présidentielle qui a crystallisée tous les enjeux, avec un goût de la starification des présidentiables, c'était déjà là dans le flop de la réunion de vendredi, annulée comme celle du candidat socialiste de jeudi.

Au QG socialiste qui a, lui aussi, subi quelques modifications, l'ambiance n'était pas à la fête non plus. De jeunes UMP venaient narguer ce qui reste de la campagne. Le pire que j'ai entendu, avant de partir vers d'autres lieux, c'est un jeune de 18 ans dire que la solidarité devait se mériter. Triste France, triste pays, triste république.

Des militants FNSL aussi venaient voir, chercher la confrontation, alors que leur parti perd un net financement publique - mais sans doute rassurés du succès de leurs idées suite à la création du ministère de l'identité nationale. Oui, il y a porosité entre les électeurs FN et UMP. C'est aussi le cas sur SL ou des militants FNSL il y a quelques semaines soutiennent maintenant la majorité présidentielle (tout en restant dans des groupes "culturels" reliés au FNSL et à l'extrême droite, celle qui prone ouvertement la défense des gens blancs de peau). Et, oui, le Jardin Vert est toujours interdit aux membres du FNSL, à ceux qui ont un lien avec lui. Je ne souhaite pas qu'il devienne une tribune de plus pour les tenants d'une discrimination nationaliste, d'une préférence nationale. Tant pis si le prix à payer est une fréquentation moindre, quasi inexistante, il faut bien le dire.

Pour le second tour, «Les Verts appellent à voter au second tour des élections législatives pour les candidats Verts restant en lice et, en règle générale, pour le candidat de gauche le mieux placé face à un candidat soutenant la majorité présidentielle.» mais «Les Verts n’appelleront pas à voter pour des candidats de gauche qui soutiendraient des positions ouvertement anti-écologistes ou discriminatoires.» Reste à savoir ce qui est anti-écologiste (terme dont il faudrait redéfinir le sens, tant il est mis à toutes les sauces, tant les Pinocchio sont nombreux). Mais tout est peut-être dans le «ouvertement»...