Discover Marco Tansini!


journees europeennes du patrimoine 2008 Le week-end prochain, en Europe, auront lieu les journées européennes du patrimoine. Après une rapide recherche dans le moteur idoine de Second Life, il ne semble pas qu'il y ait des choses prévues sur Second Life. Pourtant, les artistes et musées sont légions dans nos mondes et, en cette rentrée 2008, il semble que la conservation soit à l'honneur (je pense à l'holotopie du Fond du Lac et à l'AIR BOX). Un début de réflexion serait donc légitime.

Mais, qu'est le patrimoine de Second Life? Les lieux du showcase esselien, sélectionnés par les Linden? Des créations? Comment verser dans un patrimoine des cultures, des jeux de rôle, des styles de régions, des relations humaines (ou pas humaines, d'ailleurs), des concerts, des fêtes, des chanteurs, des expressions, du vocabulaire, des histoires (d'ânes, par exemple), le festival de Burning Life, des vidéos, des photos, des particules, des pistolets à pastèques, des habitudes et des pratiques?

Il me semble, mais ce n'est qu'une intuition de base et cet avis peut évidemment changer, que le patrimoine de Second Life, c'est d'abord ce qui n'existe pas. Ce sont tous les possibles qui ne sont que latents, tout ce qu'on n'a pas encore imaginé et qui, dans six mois, sera sur une grid ou une autre, tout ce qu'on imagine depuis 6 mois et qui ne sera jamais sur une grid. Pour moi, le patrimoine de Second Life, c'est l'imagination de ses résidents et constructeurs.

Cela m'emmerderait au plus haut point que la Biblio soit figée, qu'elle n'évolue plus, que, dans son architecture même, il n'y ait ni ajout, ni retrait. La vie, c'est le mouvement. Pourtant, je retrouverais avec plaisir les locaux de l'ancienne bibliothèque... et si la Bibliothèque disparaissait pour une raison qui m'échappe, je n'aimerais pas. Mais est-ce pour les locaux, ce qu'on y trouve ou l'ambiance créative qui va avec, l'équipe qui mène ce vaisseau culturel? La Biblio n'est qu'un exemple parmi d'autres, choisi car il y a là un consensus au niveau de l'appréciation par la communauté francophone.

Le patrimoine, c'est une conscience de repères historiques, éthologiques, c'est aussi ce qui nous permet de dépasser cela, ou simplement ne pas refaire, justement parce que nous savons que cela a déjà eu lieu. Mais, si on prend cette notion au sens large, c'est aussi un mode d'emploi pour vivre. Cela peut aider mais être libre c'est aussi critiquer et se construire sans cela.

Comme topos, comme communauté(s), les résidents devraient aussi s'approprier cette réflexion sur le patrimoine esselien. Je ne doute pas qu'elle existe déjà en partie chez les bibliothécaires, conservateurs, documentalistes, artistes, en partie parce que des éléments proviennent du monde RL. Mais nous sommes tous concernés, car, de cela, peut aussi dépendre la façon dont l'environnement esselien se développera, comment nous voulons le construire, comme nous voulons y vivre et y évoluer.